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L’entrepreneuriat, une affaire de femmes ?

Les chiffres sur les différences hommes-femmes en matière de création d’entreprises, en France comme dans le reste du monde, sont éloquents. Selon l’Insee, seulement environ 4 entreprises françaises sur 10 sont dirigées par des femmes, et ces dernières sont encore moins représentées dans les start-up.

Pourtant, au premier janvier 2019, l’Insee recensait 51,6 % de femmes dans la population française avec une représentation majoritaire de ces dernières parmi les diplômés de l’enseignement supérieur (même si des écarts subsistent en fonction des filières, les filières scientifiques étant toujours davantage plébiscitées par les hommes).

Mais alors pourquoi sont-elles moins nombreuses à vouloir se lancer dans l’aventure entrepreneuriale ? Est-ce qu’elles se sentent moins armées pour créer leurs entreprises ? Moins soutenues ? Si des travaux et certaines enquêtes relatent le manque de soutien financier des projets d’entreprises portés par des femmes, la littérature scientifique s’intéresse également aux enjeux psychologiques qui se cachent derrière ces écarts.

Une première explication de ces différences réside dans le sentiment plus prononcé chez les hommes que chez les femmes d’auto-efficacité entrepreneuriale, autrement dit de leur sentiment d’avoir les compétences pour créer leur propre affaire.

Pourquoi l’individu entreprend-il ?

Au-delà de ces travaux considérant certaines caractéristiques individuelles comme expliquant le choix entrepreneurial, un second type d’explication réside dans des approches s’intéressant plutôt aux raisons variées qui conduisent un individu à vouloir entreprendre. Des approches intégratives, prenant ainsi en compte à la fois des freins et des leviers psychosociologiques de cette démarche de création d’entreprise, ont ainsi vu le jour ces dernières années.

Le modèle « push/pull/anti-push/anti-push » s’intéresse notamment à la manière dont la perception des individus de leur situation actuelle mais également future peut les inciter ou à l’inverse les inhiber dans l’activité entrepreneuriale. Des différences de genre ont ainsi été démontrées à l’aide de cette classification. Par exemple, les femmes font plus fréquemment le choix d’une carrière entrepreneuriale en raison des difficultés d’avancement dans leur carrière actuelle (push).

Des travaux ont également souligné que, dans certains cas, la flexibilité dans la gestion du temps reliée à une activité entrepreneuriale (pull) pouvait être une raison qui attire les femmes, notamment celles qui sont mères de famille. Concernant les raisons pouvant inhiber les femmes dans l’engagement entrepreneurial, les femmes seraient par exemple davantage caractérisées par des besoins de sécurité élevés (anti-push) et éprouveraient une peur de l’échec entrepreneurial plus importante que les hommes (anti-pull).

article original : https://theconversation.com/lentrepreneuriat-une-affaire-de-femmes-128275

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